Une assurance relative à la distribution peut couvrir les blessures que les acteurs subissent

Assurance accidents des acteurs pour les productions de films (États-Unis et Canada)

Colby Spencer: Je ne sais pas si tout le monde le sait : il y a l’assurance production, l’assurance spectacle, mais il y a aussi l’assurance distribution, qui peut représenter l’un des plus gros risques qu’un projet puisse courir. L’un des exemples que j’ai lu dans un blogue de Front Row est celui du décès de Heath Ledger pendant le tournage de L’Imaginarium du Docteur Parnassus (2009), avant que vous ne fassiez affaire avec Front Row. Le film a dû être remanié avec de nouveaux acteurs, ce qui a entraîné de nombreuses conséquences, notamment sur le plan de l’assurance.

Mike Groner : Je crois qu’il s’agit toujours de la plus grande réclamation en matière de distribution au Canada pour un film canadien.

Colby : Et je sais que la plus grosse somme d’argent réclamée aux États-Unis est celle de la franchise Fast and the Furious, 50 millions de dollars, après la mort de Paul Walker, donc une énorme somme d’argent. Les pertes sont énormes pour faire ce genre de choses.

Mike : L’assurance de la distribution, qui fait partie de l’ensemble de la production, est sans aucun doute votre plus gros risque sur n’importe quel long métrage. Vous pouvez imaginer les coûts associés au remplacement d’un acteur à mi-chemin s’il est blessé ou s’il meurt, ou même si un acteur se casse une jambe et que vous devez arrêter le tournage pendant deux jours, la maison de production doit assumer des coûts importants pour les lieux de tournage, l’équipement, les acteurs, les actrices et les autres membres de l’équipe de tournage.

Ces coûts se chiffrent à des centaines de milliers de dollars par jour, que vous puissiez filmer ou non.

Colby : J’ai lu quelques histoires, dont celle de Brad Pitt dans Se7en (1995). J’imagine que lorsqu’il a tourné une scène et heurté une voiture, il s’est en fait vraiment blessé et il a dû porter le bras en écharpe. Il a donc été blessé pendant le tournage, mais également dans la vie de tous les jours, et j’ai l’impression qu’ils ont contourné le problème en intégrant sa blessure dans l’histoire du film.

Mike : Il y a aussi la question de la disponibilité des acteurs. Pour quelqu’un comme Pitt, qui a peut-être trois autres projets en cours, s’ils le perdent pendant une semaine, le temps que son bras se rétablisse, ils risquent de ne pas pouvoir terminer leur projet avant six mois, une fois que le projet suivant sera achevé.

Colby : Et c’est drôle quand on regarde ça en tant que spectateur, on s’en fiche, mais on sait que les gens qui ont travaillé sur le projet s’en soucient et qu’ils ont passé beaucoup de nuits blanches à cause de la situation.

Mike : Ce genre de situation ressemble un peu à l’annonce d’une grossesse au cours du tournage d’une émission de télévision ou d’un film. Ces choses arrivent et dans le cas de Brad Pitt qui s’est blessé, il y a une assurance, mais vous ne pouvez pas vraiment assurer une actrice qui tombe enceinte; ce n’est pas une blessure.

Colby : C’est intéressant parce que je sais que les acteurs signent des contrats stipulant qu’ils s’engagent à ne pas faire certaines choses, mais ce n’est pas nécessairement lié à l’assurance de la production cinématographique.

Mike : Nous demandons aux acteurs, aux actrices et au réalisateur, c’est‑à‑dire à toutes les personnes qui seront assurées en tant que membres de la distribution d’un film, de se soumettre à un examen médical. Dans le cadre de cet examen, ils garantissent qu’ils ne vont pas sauter d’un immeuble, faire de la plongée sous-marine, conduire une moto, etc. En gros, nous voulons qu’ils soient dans une bulle pendant les six prochaines semaines.

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